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  • Photo du rédacteurDorian Grangier

Brésil : le président Jair Bolsonaro en cinq phrases polémiques


Photo : Bloomberg

Habitué aux phrases polémiques, le chef d'État collectionne les sorties à scandale. Florilège de quelques déclarations chocs de l'actuel président brésilien.


"Arrêtez de vous plaindre ! Jusqu'à quand vous allez pleurnicher ?" : ses propos sont signés Jair Bolsonaro ce jeudi 4 mars. Une nouvelle sortie choc pour le président. Alors que le Brésil souffre de plein fouet de la crise sanitaire, ce dernier a critiqué les citoyens brésiliens sur leur manque de courage face au virus. Une énième sortie polémique pour le président brésilien...


2003 : "Je ne te violerais pas, parce que tu ne le mérites pas"


Photo : VEJA

Jair Bolsonaro est un vieux loup de la politique brésilienne. Élu depuis 1991, tout d'abord au conseil municipal de Rio de Janeiro, puis député de la circonscription de l'État homonyme, l'actuel président du Brésil est aussi connu pour ses prises de position extrêmes et ses phrases chocs. Déjà en 2003, le natif de Glicério, alors député fédéral, fait polémique avec une déclaration qualifiée d'abjecte dans le monde politique brésilien. Après une altercation avec la députée Maria do Rosario Nunes, Jair Bolsonaro lui avait lancé : "Je ne te violerais pas, parce que tu ne le mérites pas". Des propos qu'il confirme en 2014 dans les pages du journal Zero Hora : "Elle ne mérite pas d'être violée car elle est très moche, elle n'est pas mon genre, je ne la violerais jamais. Je ne suis pas un violeur, mais si j'en étais un, je ne la violerais pas parce qu'elle ne le mérite pas". Le président brésilien s'est enfin excusé... en 2019, soit 16 ans après les faits, contraint par la justice de lui présenter des excuses publiques et à la dédommager. Le personnage Bolsonaro est lancé.


Juin 2011 : "Je préfère que mon fils meure dans un accident de voiture plutôt qu'il soit homosexuel"


Photo : RTL

Le personnage Bolsonaro, c'est aussi l'art de mépriser les minorités. Tout est dans le viseur du chef d'extrême-droite : catégories ethniques, sexuelles, sociales, à tel point qu'on ne compte plus les déclarations misogynes, racistes et homophobes. D'ailleurs, Jair Bolsonaro s'est lui même déclaré "fièrement homophobe" lors d'une interview en 2013. Mais sa déclaration la plus frappante date de 2011. Dans une entrevue accordé au magazine Playboy, le député brésilien avoue qu'il "préfère que (son) fils meure dans un accident de voiture plutôt qu'il soit homosexuel". Depuis, Jair Bolsonaro a multiplié les sorties à scandales concernant les homosexuels. Parmi tant d'autres, nous avons une déclaration où il annonce que "si un couple homosexuel vient s'installer à côté de chez (lui), ils vont faire baisser le prix de l'immobilier". Il s'en est également pris à Eleonora Menicucci, ministre du droit de femmes, qu'il a qualifié de "grosse gouine".


13 avril 2019 : "Nous pouvons pardonner, pas oublier" la Shoah

Photo : L'Express

Alors en exercice depuis quatre mois, Jair Bolsonaro réalise son premier déplacement au Proche-Orient. Pour la première fois, un dirigeant étranger s'affiche avec le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahou, devant le Mur des Lamentations à Jérusalem. Désireux d'améliorer les relations diplomatiques entre le Brésil et Israël, les déclarations du chef d'État brésilien vont pourtant empirer les . Quelques jours après avoir déclaré qu'il n'avait "aucun doute" que "le nazisme est de gauche", Jair Bolsonaro a réitéré sa communication bancale avec une autre déclaration éhontée. Dans une lettre adressée aux autorités israélienne, le chef d'État d'extrême-droite a réitéré avoir écrit sur le livre du Centre de mémoire de l'holocauste Yad Vashem de Jérusalem la phrase suivante : "Nous pouvons pardonner, mais pas oublier. Celui qui oublie son passé est condamné à ne pas avoir d'avenir". Une phrase choc, qui n'a pas tardé à faire réagir le président israélien, Reuven Rivlin, qui s'est indigné de ces propos sur Twitter. Des propos rejetés par Jair Bolsonaro, qui a déclaré par la suite que la mauvaise interprétation de ses déclarations "allait dans le sens de ceux qui veulent m'éloigner de mes amis Juifs". Malgré cet incident diplomatique, les relations entre Israël et le Brésil sont restées cordiales, des coopérations sont toujours en cours de négociation. La promesse du président brésilien de déplacer l'ambassade brésilienne à Jérusalem est toujours d'actualité.

Mars 2020 : "Si j’attrapais le virus, je ne sentirais presque rien." "La Covid-19, c'est une petite grippe"


Photo : Les Échos

L'épidémie de la Covid-19 a fait des ravages au Brésil. Deuxième état le plus touché au monde, le pays souffre de la politique très libertaire et sceptique contre le coronavirus dictée par Jair Bolsonaro. Dès le mois de mars, alors que toutes les nations du monde se confinent une par une, le président brésilien s'affiche en plein bains de foule et n'impose aucune restrictions au niveau national. Anti-masque, anti-confinement, le chef d'État brésilien déclare que la Covid-19 n'est rien d'autre qu'une "petite grippe" inoffensive, fustigeant l’“hystérie” provoquée selon lui par les médias. Il se sépare d'ailleurs par deux fois de son ministre de la Santé, d'abord Luiz Henrique Mandetta le 17 avril 2020, puis Nelson Teich le 15 mai. Ces derniers déploraient alors un manque d'action de la part du président. Le 7 juillet 2020 pourtant, le retour de bâton frappe le président brésilien. Jair Bolsonaro est malade, contaminé par la Covid-19... comme un symbole.


4 mars 2021 : "Arrêtez de geindre ! Jusqu’à quand vous allez pleurnicher ?"


C'est la dernière sortie choc du président brésilien. Alors que le Covid-19 a fait, au 4 mars 2021, plus de 260 000 morts au Brésil, Jair Bolsonaro a encore fait un discours fracassant contre les critiques de son peuple. Le pays sort alors de sa semaine la plus meurtrière de puis le début de l'épidémie, avec un pic inédit à 1 910 morts le mercredi 3 mars. Avec la saturation des hôpitaux, de nombreuses villes ont alors ordonné de nouvelles mesures restrictives. À Rio de Janeiro, les bars et restaurants doivent alors fermer à 17 heures, tandis qu'un couvre-feu est instauré de 23 heures à 5 heures du matin. Furieux, Jair Bolsonaro a fustigé les mesures prises par la deuxième plus grande ville du pays. Alors en déplacement dans l'État du Goais pour inaugurer un tronçon ferroviaire, le président brésilien a déclaré : "Ça suffit avec ces histoires. Arrêtez de geindre ! Jusqu'à quand vous allez pleurnicher ?", se mettant une nouvelle fois à dos un peuple épuisé et très critique envers le chef d'État.

Dorian Grangier

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