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  • Photo du rédacteurOcéane GUYON

Affaire des écoutes : l’avenir de Sarkozy en fonction du jugement

Nicolas Sarkozy connaîtra ce lundi 1er mars, le jugement du tribunal pour son implication dans l’affaire dites “des écoutes”.

Nicolas Sarkozy pendant le procès de l’affaire dites “des écoutes”. / Source image : Bertrand Guay

L’ancien président est jugé ce lundi 1er février pour “corruption” et “trafic d’influence” dans cette affaire également connue comme l'affaire "Bismuth". Il encourt quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis. Retour sur un procès qui pourrait compromettre l’avenir de l’ancien président de la République.


Qu’est-ce que l’affaire dites “des écoutes” ?


Nicolas Sarkozy est suspecté d’avoir tenté d’obtenir d’un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles sur l’enquête sur de présumés versements illégaux que Sarkozy aurait reçus de la milliardaire Liliane Bettencourt, pour le financement de sa campagne électorale de 2007. En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis d’intervenir en faveur de Gilbert Azibert pour qu’il obtienne un poste important à Monaco. L’affaire remonte à 2014. Elle est intervenue dans le cadre de l’affaire de financement libyen pour la campagne électorale de 2007. Les juges découvrent que Nicolas Sarkozy utilise une ligne téléphonique secrète sous le nom de “Paul Bismuth” pour communiquer avec Thierry Herzog, son avocat. Ils évoquent Gilbert Azibert à multiples reprises. Le 1er juillet 2014, Nicolas Sarkozy est le premier chef d’Etat français à être placé en garde à vue.


Comment s’est déroulé le procès ?


Le procès s’est tenu à la fin de l’année 2020 sur les mois de novembre et décembre. 2 mois d’un procès inédit qui s’est achevé le 10 décembre. Deux autres protagonistes étaient jugés aux côtés de l’ancien président : son avocat Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert. Ils risquent tous trois la même peine requise par le parquet national financier : jusqu’à 4 ans de prison dont 2 avec sursis. Tout au long du procès, les avocats des prévenus ont plaidé la relaxe face à “un désert de preuves”. Devant le tribunal, ils ont fait valoir qu'au final, Nicolas Sarkozy n'a pas eu gain de cause devant la Cour de cassation et que Gilbert Azibert n'a jamais eu de poste à Monaco. Selon la loi, il n'est pas nécessaire que la contrepartie ait été obtenue, ni que l'influence soit réelle, pour caractériser les délits de corruption et de trafic d'influence.


Une condamnation inédite ?


La présidente de la 32e chambre, Christine Mée, doit commencer la lecture de sa décision à partir de 13 h 30 et dire si l'ancien chef de l'État est reconnu coupable des délits pour lesquels il est poursuivi, qu'il conteste. Le parquet national financier (PNF) estimait que l’image présidentielle avait été "abîmée" par cette affaire aux “effets dévastateurs”. Avant Nicolas Sarkozy, seul un ancien président, Jacques Chirac, a été jugé et condamné à deux ans de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris en 2011. Mais s’il devait être reconnu coupable, Nicolas Sarkozy serait le premier président de la Vème République à être condamné à une peine de prison ferme. Il aura ensuite 10 jours pour faire appel, sans mandat de dépôt.


Quelles seront les conséquences pour l’avenir politique de Nicolas Sarkozy ?


Le sujet est autant judiciaire que politique. Même retraité, Nicolas Sarkozy reste une figure tutélaire de la droite française. Les affaires n’empêchent pas l’ancien président de tenir les rênes de la droite. Si certains aiment l’imaginer comme une valeur refuge en manque de leader, d'autres le voient comme une icône plutôt qu’un candidat. Une possible condamnation pourrait rebattre les cartes à droite et disqualifierait durablement Nicolas Sarkozy de l’élection présidentielle. Une condamnation marquerait officiellement la fin d’une époque.


Nicolas Sarkozy n’en a pas fini avec les prétoires. Quelque soit la décision rendue aujourd’hui, l’ancien président à d’autres rendez-vous au tribunal. Le 17 mars, il comparaîtra dans l’affaire Bygmalion, second procès pour les dépenses excessives de la campagne 2012.

Océane Guyon

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